Depuis deux décennies, l’Iran est au centre d’une surveillance nucléaire rigoureuse menée par la communauté internationale. Sous la pression des grandes puissances et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Téhéran a dû ouvrir ses installations, signer des protocoles additionnels et négocier de longues années durant, notamment dans le cadre du Plan d’action global commun (JCPOA). À chaque étape, la transparence de son programme nucléaire a été exigée avec fermeté.
Pourtant, alors que l’Iran fait face à des inspections régulières, Israël demeure à l’écart de tout engagement comparable. L’État hébreu n’a jamais reconnu officiellement posséder l’arme atomique, mais il est largement considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient. Ses installations, dissimulées à Dimona et ailleurs, échappent totalement au contrôle de l’AIEA, renforçant un déséquilibre que nombre de pays jugent intenable. Ce double standard suscite depuis longtemps la frustration d’une partie du monde arabo-musulman, qui vient de franchir un nouveau seuil.
Pressions renouvelées sur Israël
Réunis à Istanbul lors d’une rencontre entre ministres des Affaires étrangères, les membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont adopté une résolution forte, pointant du doigt ce qu’ils considèrent comme une injustice flagrante. Ils réclament qu’Israël accepte enfin de rejoindre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et que toutes ses infrastructures atomiques soient soumises aux inspections de l’AIEA. Pour les États membres, il n’est plus possible qu’un pays au centre de plusieurs crises régionales continue d’opérer en marge des engagements internationaux sans rendre de comptes.
Condamnations ciblées et soutien affiché à l’Iran
Dans le même texte, l’OCI exprime son appui sans ambiguïté à l’Iran, cible récente d’opérations militaires menées par les États-Unis et Israël. Ces actions, qualifiées de violations des normes internationales, sont dénoncées avec fermeté. L’organisation exhorte l’AIEA à prendre position de façon explicite et à faire remonter ces événements devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Ce soutien à Téhéran s’accompagne d’un appel plus large à revoir l’architecture sécuritaire dans la région, jugée déséquilibrée.
Un système contesté pour son manque d’équité
L’attitude d’Israël, qui s’abstient d’intégrer les accords multilatéraux sur le nucléaire, n’est pas nouvelle. Mais elle suscite une exaspération croissante chez ses voisins, en particulier au sein du monde musulman. La différence de traitement entre Téhéran et Tel-Aviv dans les discours et les actions internationales est de plus en plus difficile à justifier. Pour l’OCI, il est temps que les standards appliqués à l’Iran soient exigés de tous, sans exception. Autrement dit, la stabilité régionale ne pourra être envisagée que lorsque les mêmes règles s’appliqueront à chaque acteur.
Cet appel collectif à une mise en conformité d’Israël avec les normes nucléaires mondiales vient rappeler que les principes de transparence et de responsabilité ne peuvent rester à géométrie variable. En interpellant l’AIEA et en sollicitant l’ONU, l’OCI entend poser les bases d’un dialogue plus équilibré sur les questions stratégiques qui secouent le Moyen-Orient.
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