Alors que le paysage économique mondial se reconfigure, le Maroc poursuit sa stratégie d’ouverture en consolidant ses partenariats au-delà de ses alliances traditionnelles. Cherchant à diversifier ses échanges et à renforcer sa résilience économique, le royaume noue des relations ciblées avec des acteurs régionaux émergents. Dans cette dynamique, les liens commerciaux avec la Turquie prennent une place de plus en plus importante, portés par des initiatives communes et une volonté politique partagée.
Réunis à Ankara, les représentants marocains et turcs ont tenu les travaux de la sixième commission conjointe de suivi de l’Accord de libre-échange (ALE) en vigueur depuis 2006. Conduite par Omar Hejira, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie et du Commerce chargé du commerce extérieur, et Mustafa Tuzcu, vice-ministre turc du Commerce, cette session a permis d’évaluer l’application effective de l’accord et d’identifier les leviers à actionner pour en améliorer l’efficacité.
Les échanges ont mis en lumière les limites rencontrées par les opérateurs économiques des deux pays. Pour y remédier, un ensemble de recommandations ont été émises par un comité technique bilatéral. Celui-ci a notamment proposé des mécanismes pour fluidifier les échanges et lever les entraves identifiées dans les secteurs stratégiques.
Une volonté de partenariat équilibré
Soucieuses d’instaurer une relation fondée sur un équilibre des intérêts, les deux parties ont défini des actions concrètes à mettre en œuvre. Parmi elles figure l’objectif de faire croître les échanges bilatéraux, actuellement estimés à près de 5 milliards de dollars, en soutenant notamment l’intégration des industries de transformation.
L’organisation d’un Forum turco-marocain des affaires et de l’investissement, prévue dans l’année à venir, s’inscrit dans cette logique. D’autres initiatives telles que des conférences économiques et des rencontres professionnelles visent à intensifier les synergies et à favoriser l’émergence de projets conjoints.
Vers des projets de coproduction
Le textile, secteur clé pour les deux pays, fait partie des domaines identifiés pour lancer des projets de production conjointe. L’idée est de mutualiser les savoir-faire afin de mieux positionner les produits marocains et turcs sur les marchés internationaux. Cette approche s’étend également à l’entrepreneuriat, au conseil et aux infrastructures.
Par ailleurs, les deux gouvernements ont décidé de créer un canal de communication direct entre leurs ministères du Commerce. Cet outil vise à améliorer la réactivité institutionnelle, à résoudre rapidement les obstacles administratifs et à soutenir l’accès des produits agricoles marocains au marché turc, un enjeu central pour Rabat.
Une coopération tournée vers l’investissement
Les rencontres prévues entre les acteurs économiques turcs et marocains devraient encourager la coopération B2B et offrir un cadre propice aux investissements croisés. Il s’agit aussi de repositionner le partenariat dans une perspective plus qualitative, en misant sur des projets structurants plutôt que sur une simple intensification des flux commerciaux.
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