Hôtellerie au Maghreb : des soucis dans ce pays

Photo d'illustration (Unsplash)

Dans bien des pays du Maghreb, le tourisme constitue une source essentielle de devises, d’emplois et de développement local. Mais cette industrie ne peut prospérer sans un réseau hôtelier solide, capable de répondre aux attentes des visiteurs en quête de confort, de sécurité et d’expérience authentique. Les hôtels ne sont pas de simples bâtiments : ce sont les piliers logistiques de toute ambition touristique. Lorsqu’ils ferment ou déclinent, c’est tout un pan de l’économie qui chancelle. C’est précisément ce à quoi la Tunisie est confrontée, avec une hôtellerie en perte de vitesse qui menace la reprise du secteur.

Des hôtels fermés ou à l’abandon

Les grandes zones touristiques tunisiennes comme Hammamet, Djerba, Monastir ou Tozeur, autrefois animées par des établissements hôteliers florissants, sont aujourd’hui marquées par la fermeture de nombreux hôtels. Sur l’ensemble des 230 000 lits recensés à l’échelle nationale, près de 60 000 ne sont plus disponibles. Cela représente environ un quart de la capacité d’hébergement du pays, un chiffre alarmant pour un secteur aussi stratégique.

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Si une partie de ces fermetures est temporaire – environ 20 000 lits mis en veille hors saison – la majorité pose un problème structurel. Près de 40 000 lits sont hors d’usage à cause d’hôtels vieillissants, mal entretenus, ou devenus inadaptés aux attentes des clientèles modernes. Certains établissements n’ont tout simplement plus les moyens d’assurer leur fonctionnement, plombés par les charges et l’absence de rentabilité. D’autres ont été totalement désertés.

Un secteur hôtelier en quête de relance

Devant cette situation critique, l’État tunisien cherche à agir. Le directeur général de l’Office national du tourisme a évoqué des mesures en préparation, élaborées avec les professionnels de l’hôtellerie, pour redynamiser le secteur. Il ne s’agit plus seulement de sauver des hôtels en difficulté, mais de reconstruire une offre cohérente et compétitive.

Les pistes avancées incluent des avantages fiscaux pour relancer l’investissement, des programmes de rénovation pour moderniser les hôtels vétustes, ainsi qu’un appui ciblé aux établissements les plus fragilisés. Les zones les plus affectées, comme Djerba, Hammamet ou Tunis, devraient bénéficier d’une attention prioritaire afin de restaurer rapidement l’offre hôtelière.

Une image touristique en péril

La question ne se limite pas au nombre de lits disponibles : c’est l’image globale de la Tunisie en tant que destination touristique qui est en jeu. Un hôtel fermé ou délabré nuit à l’expérience des visiteurs, et chaque insatisfaction alimente les critiques sur les plateformes d’avis et réseaux sociaux. Or, dans un marché mondialisé et ultra-concurrentiel, la réputation est un levier clé d’attractivité.

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Pour maintenir son rang et préserver sa vocation touristique, la Tunisie doit absolument rétablir un parc hôtelier fonctionnel, moderne et bien réparti. L’inaction risquerait d’accentuer la fuite des touristes vers d’autres pays du pourtour méditerranéen, mieux préparés et plus réactifs.

Un redressement en profondeur nécessaire

Réanimer le secteur hôtelier tunisien exige plus qu’un simple coup de peinture. Il faut repenser l’hôtellerie en misant sur la qualité, la durabilité et l’innovation. L’État comme les professionnels doivent agir ensemble pour offrir une expérience à la hauteur des standards internationaux. Car au-delà des murs, ce sont les attentes des voyageurs et la crédibilité de toute la destination qui sont en jeu.

10 réponses

  1. Avatar de Fabrice
    Fabrice

    Dans tous vos commentaires, il y a beaucoup de pistes.
    Ouvrir la concurrence des compagnies aériennes car récemment, un aller-retour était à 700€, aider les hôtels à se réinventer mais laisser aussi les maisons d’hôtes se développer. Et puis, pour que les clients reviennent, imposer un service de poubelle qui fonctionne et que les habitants ne jette plus leurs petits déchets et sacs plastiques dans la nature, c’est la principale cause de non retour des voyageurs.

    1. Avatar de Mounir
      Mounir

      bravo pour l évocation du phénomène de saleté et d ordures qui fait que beaucoup de touristes ne viennent plus en tunisie

  2. Avatar de PNL
    PNL

    Le plus gros problème qui s’oppose au développement touristique de la Tunisie, est certainement le blocage que représente la Compagnie Tunisair. Celle-ci refuse la concurrence, et s’oppose depuis toujours à  » l’open sky « .
    L’exemple à suivre n’est pas celui de l’Algérie, mais bien celui du Maroc, sans parler de Dubai et d’Emirates.

  3. Avatar de MhouseM
    MhouseM

    Bande de complotistes et lobbieurs pour le compte des concurrents de la Tunisie!

    1. Avatar de Ataturk
      Ataturk

      Tout simplement les banques ne veulent plus financer le tourisme pour raisons politiques.

  4. Avatar de MhouseM
    MhouseM

    levez votre pâte sur la Tunisie et elle ira tellement bien!

  5. Avatar de Hamat Nouredine
    Hamat Nouredine

    Ce sont principalement les tours opérateurs français qui ont mis à genou l’hôtellerie touristique tunisienne à force de tirer sur les prix. Décidément, la France est un vrai poison, toujours agrippée à son néfaste néocolonialisme économique.Et maintenant, ils s’étonnent que les hôtels ferment et que le tourisme s’effondre ! Ils ont tué la poule aux Å“ufs d’or, et après ils viendront pleurer. Il faut que les Tunisiens se réveillent et qu’ils arrêtent de se laisser faire par ces vautours français qui ne pensent qu’à leur profit. Il est temps de diversifier les partenaires et de ne plus dépendre de la France, ce pays qui nous a toujours exploités.

    1. Avatar de PNL
      PNL

      Pour me rendre 4 ou 5 fois par an en Tunisie, je n’ai pas le sentiment que les Tunisiens soient mécontents de recevoir des touristes français. Bien au contraire ! Et rien ne vous empêchent d’attirer et de recevoir aussi des touristes allemands, anglais, russes, …. Au travail !

    2. Avatar de PNL
      PNL

      Pour votre information, les tours opérateurs français,  » ces vautours qui ne pensent qu’à leur profit « , disparaissent les uns après les autres, faute de rentabilité. Mais les touristes français restent un pilier de l’industrie touristique tunisienne, avec près d’un million et demi de Tunisiens vivant et travaillant en France.

    3. Avatar de pierrick devaud
      pierrick devaud

      je suis pas d’accord avec toi, je viens plusieurs fois par ans à Djerba,ce sont pas les français le vrai problème !
      mais le gouvernement lui même, en connaissance de cause, je connais beaucoup de professionnels du tourisme ou du bâtiment dans ce secteur et c’est bien la politique du pays qui doit faire des efforts, ils faut arrêter de jeter des pierres sur les français, déjà…les français sont de bons touristes à Djerba car ils laissent des pourboires et ne jettent pas de déchets et respectent les tunisiens de Djerba, mieux vaut parler aux touristes tchèque, allemand et maintenant Russes qui débarquent et ne respectant pas du tout l’environnement et les ouvriers de l’hôtellerie où même des professionnels du ranch etc….la France à le dos large !

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